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La nuit s’enchaine, les petits bruits des roseaux dans le vent, des pissenlits, des oiseaux marmonnant, des enfants dans leur lit. Les caresses des mères sur ces fronts délicats, les baisers nocturnes aux couples enlacés, et la Lune et les étoiles qui rayonnent au loin.

Je suis là et fredonne, face à la bougie solennelle, qui admire ma feuille blanche, qui se tend vers le ciel.

Je suis là, réchauffé par cette douce et chaleureuse, par cette vive, fine et colorée lumière.

Je suis là, et j’étends sur le papier, ma destiné, mon présent, mon passé.

Je suis là, toujours seul, toujours la nuit, toujours cette plume et cette bougie, et je vogue dans mes pensées, et je glisse sur les plis bleus ou gris.

Et la feuille s’échappe de ma main, du bureau ; elle décolle, elle s’envole jusqu’au livre lointain ; et la feuille se réjouit de ne plus être seule. Maintenant, elle aussi, avec toutes ces autres que j’ai écrit, toutes ces autres se réjouissent d’être ici réunies.

Le journal de ma vie.

« Je ne vis plus cette vie, je la raconte. »

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