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Il pensait ne vivre que les instants importants, pour en effacer la mélancolie du temps. Il prenait l’habitude d’en restreindre les scènes et de les jouer soi-même comme bon lui semblait. Mais au fur des années qui passaient, il s’observait. Le reflet sur la vitre, oubliant garçons et filles, hommes et femmes, ni les mots qui se perdaient. Il regardait à droite, à gauche, emporté dans l’ « atroce » lassitude de ces jours infinis. Les détails devenaient sa réalité et ne pensait qu’à ceux-là. « Atroce » à chaque phrase, à chaque nouvelle pensée. « Atroce don » qui lui fut apporté. La philosophie, pourtant, parfois, peut-être, le délivra de ses souffrances. Il observa autrement la déchéance de ce monde vide. De ce monde qui n’avançait qu’au rythme lent des tambours des siècles passés. Il ne pouvait fuir l’ « Atroce », ne pouvant seulement, le contempler à chaque époque.

Il ne fut jamais, hélas, autre que sa propre image, ce propre reflet irréel dans une vie oubliée de tous, cette âme inhabituelle, différente, abandonnée. Il se mourrait lui-même à ne plus suivre la réalité, à ne plus endurer l’ancien bon, l’ancien mal, car les notions des sens n’avaient plus d’essence, quand son temps fut déréglé.

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