Jadis vivant dans un monde heureux, l’enfer s’ouvrit pour nous, démunis, mais non loin du Paradis ; l’enfer comme au centre du bonheur, éprouvant cette éternité sans jamais se satisfaire de cette si belle extrémité.
Le tourment des heures passées, de la terreur qui rodait, du malheur qui survolait l’établissement où nos âmes voguaient. À son entrée, le but était précis, au cours de l’année ce n’était plus la même envie. Nouvelle pensée, nouveau but, laissant nos erreurs dans l’oubli. Fuir ce lieu de frustration ; fuir le diable dans sa maison ; fuir les lutins qui nous garde pour prisonnier. Des sourires malicieux, devant nous, ils jouaient. Notre âme étendue, sur ces murs appauvris par les cris de frayeur, la déchéance des meurtres ; un tableau qu’on devinait derrière cette enveloppe naturelle, qui nous empêchait encore de s’y oublier.
Leurs yeux rouges feu nous dévoraient d’envie, comme s’ils étaient tenus par des chaînes invisibles, pour les retenir de nous déchirer. Mais leur excitation grandissait à chaque mouvement qu’ils observaient.
De ceux qui virent le diable, enfermé dans la plus sombre pièces des ténèbres, peu qui en revenaient indemne et ne tardait pas à devenir esclave à jamais.
Nous sommes retenus et brûlsés vif, cette enveloppe grillée qui chaque jour tombe en poussière, mais pour l’éternité la souffrance nous punit.
Lorsque notre âme se libérerait enfin, nous croirions pouvoir partir, mais jamais plus ne serions en paix, car les âmes sans corps sont le repas du néant.
Entre la vie et la mort, le paradis ou l’enfer, une éternité que mon âme vous dédit.
