Cela fait si longtemps que mes yeux n’ont pas reçu la lumière du jour, que les fenêtres de l’immeuble restaient closes. Aujourd’hui, je me lève, marche puis sors de cet espace obscure. Je reçois comme un fouet les sensations d’une vie débordante, le souffle d’un air frais et purifiant. Je contemple les vives couleurs qui m’entourent, et admire la joie, la gaité, le bonheur de tout ces gens. Et pourtant, un sentiment de tristesse m’envahi, je tourne le visage vers la miséricorde, ces jeunes assis sur le trottoir, ces habits délabrés, ces mains qui semblent tendre vers la lumière mais reflètent l’obscurité. Cette obscurité qui me berce, qui me garde et me protège de ces nuances, de cette pauvreté, et me fait oublier leur fin.
