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Partie 1 : Premier Anneau

À l’aube d’une guerre :

– Pourquoi ?
– Maître, vous n’avez eu de cesse de priver les anges de leurs pouvoirs.
– Que t’ont-ils promis, Azazel ?
– Vous n’avez pas idée. Sans le Diable pour règner sur ses sujets, je dirigerais ce monde.
– Pauvre idiot. Tu as cru qu’en l’absence de ton Maître, en l’absence de mon pouvoir, tu pourrais tenir face aux Anges ?
– Mourrez en paix, Maître. Que les Enfers ne puissent jamais plus vous y voir.
– Tu as condamné ce monde. Les Enfers n’existeront bientôt plus. Les Anges anéantiront tout…

Pour la première fois, je me vis cracher du sang, du sang qui était le mien. Je vis les cornes d’Azazel se retirer de mon corps, tandis que mon âme, dans un dernier soupir, s’échappa de mon être et rejoignit les limbes. Tandis que je regardais Azazel savourer sa victoire sur son Maître, mon dernier clignement de paupière sembla interminable.

« Chevaliers ! s’exclama-t-il entouré de ses homologues, après des générations à combattre aux côtés des humains car telle a toujours été notre devoir, nous avons vaincu des milliers de monstres, nous avons repoussé le Mal jusqu’à défier certains des Rois Démons qui nous assaillent toujours. Aujourd’hui, je me tiens devant vous, mes frères, mes soeurs car nous luttons face à une menace qui ne fléchit pas. Aujourd’hui, aux portes de notre Sainte cité, de braves et valeureux chevaliers ont trépassé. Et même si les victimes des hordes corrompues sont cent fois plus, ils ne cessent de revenir plus nombreux encore. Aujourd’hui, de mes propres yeux, par cette épée que je brandis chaque jour à vos côtés, je n’ai pu défendre aucun des nôtres, aucun des vôtres. Je pleure avec vous la perte de chacun d’entre nous et… il est venu le temps que j’accomplisse la promesse que je vous ai faites quand nous sommes venus sur ces terres. »

– Seigneur, vous ne pensez tout de même pas à… Murmura un autre Chevalier Saint.
– Arcane Céleste, vous ne pouvez pas ! Il est encore trop tôt pour y songer. Reprit un autre.

« Je comprends votre inquiétude. Mais si nous attendons encore, alors aucun d’entre nous ne sera présent pour discerner le Bien du Mal. Il m’incombe la tâche de me sacrifier pour un avenir meilleur. Mais seuls vous, mes frères, mes soeurs, pourrez aider à ce que ce choix soit le bon. Vous seuls pourrez sauver ce monde car votre présence et votre dévouement servira le Bien comme il l’a toujours fait. »

– Arcane ! Nous avons apporté cette relique sur Terre pour qu’aucun ne puisse jamais l’invoquer. Nous ignorons quelle répercussion cela pourrait engendrer. Nous ignorons tout de lui. Votre serment et votre dévotion à cette noble tâche n’a jamais failli. Il doit y avoir une autre solution.
– Mon frère, Aramis, je te confie cette tâche à présent. Soit le bras droit dont il aura besoin pour se dresser vers l’ennemi. Soit le semblable en qui il pourra confier sa vie. J’ignore s’il sera apte à réaliser nos souhaits, mais il est temps qu’aucun autre ne périsse sous les lames démoniaques. Vous tous, êtes les derniers membres d’un apostolat qui est sur le point d’échouer. Mon sacrifice pourrait changer la face du monde. Mettons en cet héritage l’espoir de toute l’humanité, de la terre et des cieux, et que l’Arcane Céleste qui se dressera devant vous obtienne le même respect et la même dévotion que vous me portez aujourd’hui. Qu’on m’apporte l’anneau.

Les Chevaliers Saints regardèrent leur aîné se retourner et se préparer sur l’autel. Il déposa son épée sur le côté et retira doucement son armure et son casque. Sa respiration lente et profonde était la seule mélodie que le hall silencieux émettait. Ses ailes se tendirent de tout leur long comme si cette parure d’or l’avait empêché de se déployer pendant longtemps. Ils se prosternèrent tous devant le héros de l’humanité, devant l’ennemi juré des Démons. Un genou au sol, ils brandirent leur épée devant eux en signe de respect et de serment. Le plus grand des Chevaliers Saints que les cieux aient envoyé sur terre, l’Archange Arcane Céleste se tenait prêt à se sacrifier pour invoquer une entité qu’aucun ne connaissait la véritable origine.

« Voici l’Anneau qui m’a été confié jadis. Que j’endure les souffrances de tous nos frères disparus si cela permet de sauver ce monde, et de vous sauver ! » S’exclama l’archange en descendant la relique autour de sa tête.

Au moment où l’artefact inconnu atteignit la hauteur du crâne, le Chevalier Saint s’effondra sur le sol comme s’il venait de perdre connaissance. Tous se précipitèrent pour le rejoindre mais Aramis leur ordonna de tenir leur position. L’invocation venait de commencer. Le corps de leur chef allait être possédé par une entité inconnue en qui Arcane avait confié l’avenir du monde. Dans un silence que rien ni personne n’oserait rompre, ils attendirent l’éveil de l’archange pendant plusieurs jours.

Partie 2 : Révélation

« Où suis-je ? Qui suis-je ? » furent les premiers mots de l’entité invoquée, tandis que les chevaliers Saint faisaient leur deuil de leur commandant. Cette invocation possédait et le corps et la renommer de l’Archange, mais il n’avait rien de sa gloire et de son dévouement. C’était l’usurpateur, invoqué sans n’en connaître les détails, pour défendre un avenir incertain, sans la puissance d’Arcane lui-même. Ils le dévisagèrent en tournant autour de lui, comme l’on observe une bête sauvage mise en cage. Et tandis que l’homme cherchait réponses auprès de ceux qui l’entouraient, les ailes dans son dos se mirent à tressailler, à se contracter puis tomber au sol, se décrochant du dos de l’individu qui ressenti une profonde angoisse. Se tournant vers la seule présence de ce grand hall, cherchant réconfort et explication, il ne vit que mépris et regrets.

« Mes frères, taisons nos doutes. Voici Arcane Céleste. Rendons hommage en son sacrifice et aidons-le. » Fit Aramis qui observait jusqu’alors la scène silencieusement.

– Aramis, regarde par toi-même. Qui que ce soit, il n’est pas des nôtres. Les ailes lui en sont tombées !
– Elle a raison, Aramis, comment pouvons-nous accepter son sacrifice si ce n’est qu’un humain qui le remplace.
– Je suis d’accord avec Alea. Ce monde court à sa perte, et tout ça pour un humain ?

Sous les réprimandes de ses frères et de ses soeurs, Aramis s’approcha de l’homme et lui mis sa main sur l’épaule :
– Je m’excuse pour cette situation. Je comprends votre peur. Vous vous retrouvez dans un lieu inconnu entouré de personnes inconnues. Vous souvenez-vous de quoi que ce soit ?
– Je… Qui… Où suis-je…
– Laissez-moi vous expliquer. Vous êtes au sanctuaire des chevaliers Saints, dans la cité humaine d’Asteria. Ceux que vous voyez, et moi-même, sommes les défenseurs armés de l’humanité. Notre but est de protéger l’humanité et de vaincre les Démons qui nous assaillent.
– La cité d’Asteria…
– Vous devez avoir de nombreuses questions et nous essaierons de vous répondre. Tout d’abord, vous avez été invoqué à travers l’âme de l’Archange, notre commandant, afin que vous puissiez venir en aide à notre royaume. Il s’appelait Arcane Céleste. Nous vous appellerons ainsi.
– Invoqué ? Arcane Céleste ?
– Ce nom vous dit-il quelque chose ? S’interrogea Aramis.
– Non… Je n’ai aucun souvenir. J’ignore qui vous êtes, qui je suis, où je suis…
– Ça ne fait rien. Nous prendrons le temps qu’il faut. Voyez par vous-même dans ce miroir. Vous êtes humain. Les ailes originelles d’Arcane Céleste vous sont tombées à votre réveil.
– Vous avez tous des ailes. Vous êtes de grands guerriers.
– Oui, nous sommes les chevaliers Saints. Mes frères et mes soeurs sont à votre disposition.
– Ils me dévisagent.
– Comprenez-les, nous venons d’assister au sacrifice de notre commandant pour vous invoquer. Lui seul connaissait la vérité à votre sujet. Nous devons lui faire confiance, vous faire confiance, mais cela prendra du temps. Vous comprenez ?
– Je comprends. Un inconnu se tient devant vous dans le corps de votre commandant.
– Peut-être que cela vous permettra de recouvrer la mémoire. Nous ignorons tout de vos origines, mais il subsiste peut-être des réponses en vous.

Tandis qu’Aramis s’approcha des siens pour leur demander de respecter les paroles de l’Archange et de soutenir son sacrifice pour une cause plus noble, il imposa son commandement et demanda à tous de suivre ses ordres, au même titre qu’ils suivirent ceux d’Arcane plus tôt. Tandis qu’ils raillèrent ensemble et apposèrent leur épée les unes au-dessus des autres comme un serment de ralliement, l’invoqué se mit à hurler, à s’effondrer au sol en se tenant la tête et crier de démence, suppliant que quelque chose lui sorte du corps et de la tête.

Accourant à ses côtés, les chevaliers tentèrent de le relever et de découvrir de quoi il s’agissait, mais un ouragan se leva autour d’Arcane, repoussant les chevaliers contre les colonnes de marbres du hall.

– Aramis ! Que se passe-t-il !
– Tenez vos positions ! N’attaquez pas !
– Elea ! Que fais-tu ! Reste en position ! S’écria Aramis sous la bourrasque continue qui les pilonnait.
– Si Arcane a invoqué le Mal, c’est notre devoir de l’anéantir !
– Elea ! Non ! Nous ignorons ce qu’il se passe ! Nous ignorons tout de lui !

S’approchant d’Arcane, Elea brandit son épée et s’apprêta à le poignarder avec la pointe, mais plongé dans le regard de sa cible, il la regarda en retour tandis qu’une lueur la pétrifie sur place. Elle fut violemment projetée en arrière de nouveau et la tempête s’intensifia telle une tornade au plein coeur du sanctuaire.
Quand la tempête s’estompa quelques secondes après, c’est une toute autre scène qui se jouait devant les regards stupéfaits des chevaliers.

Au coeur de l’esprit, inaudible, l’entité s’adresse à l’âme qui l’habite :
« Alors c’est ainsi, Céleste ? Puisque tu m’as invoqué, c’est à moi d’accomplir notre objectif. »

Se dressant devant les chevaliers Saints, pleinement satisfait de la résurrection, il s’adressa à l’assemblée d’une voix grave et un lente, rythmé par ses profondes respirations :
– Chevaliers Saints, mon nom est Arcane. Veuillez excuser l’ignorance de notre ami Céleste. Les Archanges ne peuvent pas se souvenir de leur vie antérieure.
– Vous avez à nouveau des ailes… S’interloqua Elea à genoux sur le sol.
– Évidemment, Céleste n’était plus des vôtres, alors il les a perdus.
– Céleste ? N’êtes-vous pas Arcane Céleste, notre Archange ? Questionna Aramis qui ne comprenait pas la situation.
– Arcane Céleste ? Alors c’est ainsi qu’il se faisait appeler ! Ah, c’est amusant.
– Qu’est-ce que cela signifie ? Interrogea Daïme.
– Des ailes et une relique d’invocation. Qui êtes-vous ? Questionna Aramis qui s’avança vers l’inconnu.
– À l’instar de Céleste, je suis l’Archange Arcane. Le royaume des chevaliers Saints est désormais sous la protection d’un autre Archange.

Les chevaliers Saints furent rassurés qu’un nouvel Archange puisse avoir été invoqué, mais Aramis s’inquiéta que ce nouveau commandant portait le même nom qu’Arcane Céleste, à la différence de posséder un Anneau inconnu.

Au coeur de l’esprit, inaudible, deux âmes communiquent au sein de l’invoqué :
« Merci Arcane, d’avoir caché notre existence jumelée. J’avais oublié ce que c’était l’amnésie de transfert. Ça a dû leur faire un choc. »
« Je ne l’ai pas fait pour toi. Avoir pris mon nom tout ce temps, c’était évident qu’ils ne me laisseraient pas en paix s’ils croyaient que tu étais encore là, quelque part. Et s’ils croient que je suis un Archange, tout comme tu leur as fait croire, ils obéiront. »
« Je t’ai promis jadis que je connaissais l’endroit où trouver nos Anneaux, si tu acceptais de me laisser la place. »
« Je suppose que tu as échoué Céleste, sinon je ne serais pas là. »
« Pas tout à fait. Les réponses à biens se trouvent bien ici, entre ces royaumes. Mais j’ai rallié le camp des chevaliers Saints pour m’aider dans cette quête. Puis nous avons été débordés par les attaques incessantes des Démons. Je n’ai plus pu avancer dans mes recherches. Mais je n’ai jamais eu que le quart de ta puissance. »
« Qu’attends-tu de moi exactement ? Essaies-tu de m’empêcher d’accomplir ce pourquoi je sommeille depuis des siècles, Céleste ? »
« Non Arcane, je t’ai invoqué parce que j’aime le peuple que je protège, mais je n’ai pas la force de les protéger davantage. Accepterais-tu de les protéger à ma place, les protéger du Mal qui s’abat ici ? »
« Du Mal ? Tu as toujours été prêt à juger le Bien et le Mal d’une manière sentimentale. Puisque tu m’as invoqué, je tâcherais de trouver notre héritage. Quant au Bien et au Mal, ce sera à moi de le reconsidérer. »
« Je te remercie. D’après ce que j’ai découvert, plusieurs des Anneaux que nous recherchons sont dissimulés dans ce monde. Le Roi Démon Azor qui assaille la cité actuellement en possède justement un. »
« Alors je commencerai par lui. Ce sera l’occasion de découvrir ce qu’il y a de si précieux en l’humanité que tu chéris tant. »

Partie 3 : Pouvoir Corrompu

Tandis qu’Arcane prenait la direction de la porte du sanctuaire, Aramis et les autres l’interpelèrent pour lui proposer de récupérer l’armure et l’épée du héro. Il leur répondit qu’aucune armure ni aucune arme ne pourrait sied à sa force et que même en l’absence de toute sa puissance, ce n’était plus qu’une question de temps.

Il sortit ainsi du sanctuaire, sans se retourner, à la recherche des murs assiégés de la cité. Asteria était une forteresse construite en plusieurs hauteur avec des remparts de plus en plus élevés et fortifiés. De là où siégeait le sanctuaire, l’on pouvait voir le royaume tout entier et les murailles en contrebas, baignés dans des fumées rougeoyantes, témoin d’un siège ensanglanté.

Au coeur de l’esprit, inaudible, deux âmes communiquent au sein de l’invoqué :
« Arcane, que fais-tu ! »
« Je te l’ai dit, je vais récupérer notre Anneau de ce faux Roi Démon. »
« Nul n’a jamais su notre apparence. L’armure que je portais gardait notre anonymat. Nous devrions éviter qu’ils nous reconnaissent. »
« Ne t’en fais pas pour ça. Des siècles ont passé. Et je n’ai pas envie de me retenir. S’il faut que ces humains aient un visage pour héro, donnons leur celui-ci. »

– Arcane ! s’écria Aramis en portant l’épée, prenez ceci ! C’est là l’épée la plus résistante et tranchante de l’humanité !
– Puisque vous insistez, je brandirais cette épée sur le champ de bataille.
– Vous vous rendez à la muraille ? Allez-vous combattre les Démons aux côtés des humains ?
– Bien sûr. J’ai un compte à régler avec le faux Roi Démon qui s’y trouve.
– Le faux Roi Démon ? Reprit Aramis interloqué par l’excitation visible sur le visage de l’Archange.
– Allons le détrôner ! S’enquérit Arcane qui bondit puissamment de la place du sanctuaire à des centaines de mètres vers l’avant.
– Elea, Daïme, réunissez tout le monde. Nous allons sur le champ de bataille. Arcane veut tuer le Roi Démon !
– À vos ordres !

Quand les chevaliers Saints arrivèrent en haut de la muraille pour observer la situation, ils y trouvèrent des archers et lanciers inactifs, regardant simplement la scène qui se jouait de l’autre côté du mur. En contre-bas, Arcane riait aux éclats en pourfandant les hordes de monstres par dizaine, bien qu’encercler par les milliers d’autres qui s’attroupaient sur lui en permanence. Il riait si fort que son excitation parvenait jusqu’au remparts.
– Quel est ce monstre ? Il se bat à nos côtés, il a la même carrure que l’Archange mais…
– Que se passe-t-il ici ? Questionna Aramis suivis des de ses confrères.
– Chevalier ! Est-ce l’un des vôtres qui se trouve là-bas ? Montra le capitaine de la garde à qui s’était adressé le chevalier.
– Arcane… Que fait-il seul là-bas. Il va se faire tuer !
– Arcane vous dîtes ? S’agit-il du héro, Arcane Céleste ? Reprit le capitaine. C’est Arcane Céleste ! C’est Arcane Céleste ! Se mit-il à crier à ses hommes.

Rapidement, tous les soldats apprirent la nouvelle et découvrir le visage de leur héro qui, une fois encore, faisait preuve de courage et de bravoure au coeur du combat.

– Aramis, fit remarquer Daïme, ne serait-ce pas Azor là-bas ?
– Azor ? Le Roi Démon lui-même ?
– C’est bien Azor. Reprit Elea. Que tout le monde sonne l’alarme. Si Azor s’en prend à la cité, nous serons les seuls à pouvoir lui résister !
– Sonnez l’alerte ! S’écria Kelin, un chevalier Saint.
– Sonnez l’alerte ! Reprit le capitaine de la garde.

Et tandis qu’ils se prépareint tous à la confrontation devant ce géant démoniaque qui s’approchait pas à pas, l’épée de l’Archange vola jusqu’aux pieds d’Aramis, s’enfonçant dans la pierre devant ses yeux. Il s’avança jusqu’aux rigoles et observa Arcane le désigner du doigt fièrement.

« Que fait-il ? » songea Aramis qui le voyait s’enjoyer de la situation, comme s’il n’avait plus pu se dégourdir depuis des lustres.

Au coeur de l’esprit, inaudible, deux âmes communiquent au sein de l’invoqué :
« Il arrive, Céleste ! Ce Démon qui salit notre Anneau. »
« Pourquoi t’être débarassé de l’épée ? »
« Ne me dis pas que tu te battais avec ce couteau. Tu as passé trop de temps avec ces humains. »
« Peut-être as-tu raison. Ta force et ta férocité ont toujours été démeusurées. »
« Ce n’est pas ta faute. Nous étions bien différent jadis. Nous retrouverons nos forces, je peux te l’assurer. »
« J’en suis convaincu. »

– Commandant ! Rejoint par Elea, que fait Arcane ? Il fonce droit sur le Roi Démon.
– Je sais bien.
– Et son épée est ici ! Nous devons l’épauler !
– Je ne crois pas que ce soit nécessaire… Soupira-t-il en serrant les poings.
– Mais Aramis, il est tout seul.
– Elea, qui que ce soit, il ne s’agit plus de notre Arcane Céleste. Cette entité n’a que faire de la douleur ou du danger. Regarde-le. Il se bat à mains nues. Il pulvérise ses adversaires et se réjouit de voir ses ennemis n’être que des mouches. Voilà une demi-heure qu’il est seul face à ces milliers de monstres, et il n’a pas une égratignure.
– Ce n’est plus Arcane Céleste… Songea à voix haute Elea attristé.
– Mais s’il peut vaincre à lui seul un Roi Démon, cet Archange est une bénédiction. Et nous devrions croire au projet d’Arcane Céleste ainsi que son sacrifice. Remarqua Daïme qui les rejoignit.

La frappe destructrice du Roi Démon s’abattit sur Arcane qui faisait pâle figure de sa taille minuscule. Mais bien que le coup dévastateur souffla tout autour du guerrier, ce dernier, qui se trouvait sous le poing rougeâtre du monstre, tenait son bras tendu et son poing serré en-dessous de l’adversaire, n’ayant subit aucun dommage corporel.

D’une voix grave qui résonna au quatre coins du champ de bataille, le Roi Démon s’adressa à Arcane qui ricannait devant lui :
– Qui êtes-vous ? Je ne vous ai jamais vu auparavant, chevalier.
– Est-ce tout ce dont un faux Roi Démon est capable ? Comment se fait-il que les humains n’aient pas encore réussit à vous vaincre ?
– Faux Roi Démon ? Je suis Azor ! Le plus puissant démon de ce royaume.
– Azor ? Jamais entendu parler. Bon, je n’ai pas que ça à faire d’écouter un faible comme toi.
– Meurs, qui que vous soyez !

Le Démon relève son coude puis projette son poing d’un coup si violent que le souffle traversa l’ensemble du royaume, détruisant les toits des tours de gardes et renversant les soldats sur les murails, plaquant les monstres sur les murs assiégés tandis qu’Arcane, sous le poing destructeur du Démon, ricannait toujours de la situation.
En observant la scène, ridiculiser devant son armée et celle de l’ennemi, Azor hurla de colère.
– Vous allez tous mourir ! S’écria-t-il.
– Non, reprit Arcane qui venait de s’élever devant sa gueule en un instant, c’est toi.

Azor n’eut pas le temps de réagir que le poing d’Arcane vaporisa la tête de l’ennemi dans un bang sonore qui retentit dans tout le royaume, suivi d’une bourrasque qui souffla tout autour de lui pendant une fraction de seconde.

Au coeur de l’esprit, inaudible, deux âmes communiquent au sein de l’invoqué :
« C’est fait. Voici notre 2ème Anneau Céleste. »
« J’avais oublié à quel point tu étais dangereux. »
« Si je ne t’en ai jamais voulu, c’est parce que je sais que ma puissance était responsable de la destruction de ces royaumes. »
« Si je t’avais invoqué avant, nous aurions pu éviter tant de pertes. »
« Je n’ai pas encore choisis de croire en tes humains. Je sens en eux une certaine amertume. Cette fois-ci, j’ai combattu pour eux parce que ce Démon avait notre Anneau. Mais je n’hésiterai pas à faire de même s’il s’avérait qu’ils en gardaient un en secret. »
« J’espère que tu changeras d’avis, Arcane »
« Quoiqu’il en soit, cet Anneau est corrompu. Ce Démon l’a trop longtemps possédé. Il semblerait que je ne puisse pas me l’accaparer en présence du premier. »
« Que veux-tu dire ? Nos Anneaux sont devenus incompatibles ? »
« J’ai une idée. J’ai la force de maîtriser le pouvoir d’un Anneau corrompu. Pourquoi ne pas faire de transferts ? Nous pourrions nous éveiller simultanément. J’ai la force de maîtriser la corruption qui ronge cet Anneau. Et toi, tu pourrais utiliser l’Anneau d’invocation pour reprendre ta place dans ce monde. »
« Est-ce une manière de me dire que tu veux faire équipe ? »
« Nous n’avons pas le choix. Tu ne tiendrais pas une seconde sous la puissance de cette corruption, et je ne peux posséder deux Anneaux de deux états différents. Nous pouvons tous deux être le réceptacle des Anneaux. Peut-être trouverons-nous de quoi retirer cette corruption plus tard. En attendant, tu peux être l’Arcane de ce monde. Et si tu as besoin de ma force, je pourrais reprendre ma place. Mais tu devras rester Arcane. Céleste doit rester cacher. Es-tu d’accord ? »
« Comme tu l’as dit, nous n’avons pas le choix, Arcane. Je jouerais le jeu jusqu’à ce que nous trouvions un moyen de nous défaire de la corruption. »

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