Cela fait plusieurs dizaines d’heures que les trois jeunes gens s’étaient évadés des terres abandonnées et s’étaient dirigés vers l’Ouest. Le ciel dégagé, passant par les cols qui les séparaient des territoires annoncés par Liuzi, ils virent à l’horizon les montagnes de roches noires dont on dit qu’il s’agit d’une frontière naturelle qui sépare le royaume des Hommes de celui des Géants. Les récits content que ces montagnes sont la conséquence des retombées de terre et de cendre d’une éruption volcanique décidée par les Dieux et dont on dit qu’elle est l’origine des continents et de la répartition des races sur les terres et les mers.
Après plusieurs jours et nuits, se reposant et chassant à chaque crépuscule, Anelle et Enelis faisaient leur possible pour rassurer Huzi que son père avait pu se réfugier et qu’il les rattraperait bientôt. Mais contre toute attente, la jeune fille affirma que son père allait bien et qu’il vivait encore. Elle en était intimement persuadée, comme s’il y avait un lien entre elle et lui.
Tandis qu’ils approchaient des marécages, ces derniers étaient si vastes qu’il semblait y régner une profonde et dangereuse menace en son sein. Les houpiers des arbres grisâtres confondaient la lumière et la brume en son sein. Le croissement des grenouilles entre coupé de silence abrupte laissait présager des dangers qu’une petite fille n’avait pas à endurer. Enelis proposa alors qu’ils utilisent la technique de l’épée volante afin de se déplacer au-dessus de la zone et de s’éviter les dangers de celle-ci. Il rajouta que la distance qui les séparait actuellement de l’Arbre Sacré devait être suffisante pour que leur flux d’énergie ne soit pas observable d’un point si lointain, notamment en utilisant de nouveau leur technique de Dissimulation de leur stade de cultivation.
Anelle regarda brièvement derrière elle, et songeait que la distance devait en effet suffire à les garder en sécurité. Enelis fit apparaître son épée et d’un geste de la main la fit voler au-dessus du sol avant de monter dessus. Quant à sa jumelle, elle en fit de même et invita la plus jeune à monter elle aussi sur sa lame.
- Allons-y. Dit Enelis en prenant les devants.
- Ne t’en fais pas Huzi, je te tiens par l’épaule, tu ne pourras pas tomber.
- Papa vole sans épée.
- Ton père est un puissant Maître. Quand nous aurons atteint son niveau de culture, peut-être en serons-nous capables également.
- Oh oui ! C’est certain.
Ils traversèrent les marécages rapidement, pendant que Huzi essayait de ne pas regarder en contre-bas de peur que quelque chose en sorte et vienne l’attraper. Anelle et Enelis préparaient déjà leur arriver en réfléchissant à ce qu’ils allaient devoir révéler sur leur identité ou le moyen de disparaître des recherches des ennemis du royaume de Plema qui étaient naturellement devenus bien plus nombreux. À l’approche du lac, ils se mirent à le survoler à une légère altitude pour ne pas être facilement repérable. Le lac s’étendait sur plusieurs centaines de li ci-bien que les montagnes noires qui délimitaient les deux royaumes des Humains et des Géants n’apparurent qu’après en avoir traversé la moitié.
Après quelques heures de plus, ils purent apercevoir un grand port sur la côte qui leur faisait front. Plus ils s’en rapprochaient et plus ils en distinguaient des infrastructures imposantes et des navires de tout genre et de toute taille. Soudainement, Huzi s’exclama d’étonnement en montrant du doigt en contre-bas, un individu qui se tenait au-dessus de la surface de l’eau. En s’y avançant pour satisfaire la curiosité de l’enfant, ils découvrirent tous les trois qu’il s’agissait d’un cultivateur à l’apparence étonnante.
C’était là un grand homme à l’allure soignée qui semblait danser sur l’eau telle Un pétale de fleur au vent. Sa tenue rosée et la souplesse de ses gestes auraient facilement confondus le premier venu, mais à son approche, il s’arrêta et attendit patiemment que les trois nouveaux le rejoignent.
- D’où venez-vous comme ça ? Salua-t-il amusé d’une voix calme et gracieuse. Au-delà des marécages Brumeux dont Serpent Argenté en est le gardien, il n’y a rien aux alentours sur des centaines de Li.
- Salutations, firent les trois jeunes gens simultanément. Nous venons de…
Ils se regardèrent à tour de rôle en réfléchissant subitement à l’importance des propos qu’ils allaient tenir. Mais contre toute attente, l’homme vêtu de rose leur fit un signe de la main qui balaya leur inquiétude.
- Vos origines n’ont pas d’importance ici. Nous venons tous pour y fuir le monde. N’est-ce pas ?
- Nous souhaitons rejoindre le Clan Huang. Affirmant Anelle qui joignit les mains pour le saluer.
- Bien sûr, pour quelle autre raison les gens viennent ils ici ? Plaisanta-t-il en sortant un éventail pour le poser devant son visage.
Sa gestuelle était celle d’une femme élégante et la beauté de sa tenue et de sa prestance impressionnait même Anelle qui ne savait plus trop comment réagir.
- Êtes vous un membre du Clan Huang ? Demanda Enelis à son tour en le saluant respectueusement.
- Vous connaissez le Clan Huang ?
- Il nous a été recommandé pour notre culture.
- Je suis élève du Clan depuis 8 ans. Le Clan est avant tout une grande famille vous savez. Cela ne ressemble en rien aux autres académies, mais on vous a bien conseillé.
- Cet endroit semble bien mystérieux malgré tout. Ajouta Enelis.
- Vous aussi, dit l’inconnu en s’approchant du jeune homme et en y glissant délicatement un doigt sur son épaule.
Puis il s’approcha de la plus jeune et remarqua aussitôt que sa nature différait de celles des deux autres. Il lui recommanda de se présenter à l’examen d’entrée sous sa forme originelle. Les bêtes spirituelles étant des entités profondément respectées au sein du Clan, elle n’aurait sans doute aucun mal à y être acceptée.
- Vous devez être une personne éminente du Clan, se reprit Anelle qui s’excusa de son comportement distant.
- Je ne suis qu’un élève. Un bon élève direz-vous?
- Mais vous y êtes depuis plusieurs années. N’ est-ce pas une preuve de votre importance ? Il nous a été rapporté que les Huang sont de grands guerriers. Ajouta Enelis à son tour.
- Le Clan Huang a des origines anciennes et profondes. Il n’a rien à envier aux autres Clans du monde. Il valorise la force et le renforcement du corps et est souvent perçu comme une entité renégate. Mais il abrite aussi de puissants guerriers. Le patriarche fait partie des hommes les plus puissants du royaume des hommes. Pourquoi partirais-je d’un Clan qui m’accueille comme un prince alors que je ne suis qu’un moins que rien à l’extérieur ? Si vous pouvez prouver que vous méritez votre place parmi eux, alors cet endroit agira comme une grande famille dont les membres œuvrent pour l’unité. Mais sachez que seule la vraie force comptera. Si vous souhaitez apprendre et vivre au sein du Clan, vous devrez prouver votre valeur. Quant à cette jeune fille à l’apparence fragile, elle est en fait un Tirgre Démérité déjà bien plus puissant que la plupart des bêtes spirituelles du Clan.
Ils se regardèrent tous à la surprise générale d’entendre que cet inconnu avait déjà percé les origines de Huzi.
- Le Clan Huang semble disposer de Maîtres à la culture profonde. Respecta Anelle.
- Votre jugement est si évident, comment l’avez-vous découvert, si je puis me permettre ? Questionna le jumeau.
L’inconnu ria avec légèreté et expliqua que le niveau de culture des bêtes spirituelles était une chose fascinante et profonde. Leur simple présence implique une pression spirituelle forte aux gens qui les approche, et que cette demoiselle devait être d’une lignée sacrée pour que sa présence ébranle ses propres flux d’énergie. De plus, au-delà des marécages il existe un territoire dont il était question d’appartenir aux Tigres Démérités. Ce n’était donc qu’une déduction qui prit sens à leur propre réaction. Mais il fut tout de même surpris que ces jeunes gens ne s’en rendent pas compte, s’interrogeant sur la durée pendant laquelle ils avaient dû la côtoyer pour se familiariser avec une telle pression.
- Veuillez pardonner tous ces mystères, reprit l’étranger, je m’appelle Lan Caihe
- Voici Anelle, Huzi et moi-même, Enelis. Nos respects et remerciements pour votre amabilité et vos conseils.
- Enelis, dites-vous? Avez-vous un lien de parenté avec le Maître Forgeron du même nom ?
- Je suis touché que vous connaissiez quelques informations à mon sujet.
- C’est donc vous… J’ai ouïe dire que vous étiez capable de grandes prouesses. Souhaitez-vous donc tous trois rejoindre le Clan ?
- Oui, c’est notre intention. Savez-vous où devons-nous nous rendre?
- Il y a une pagode dont la hauteur domine le port. Allez-y et vous y trouverez tous les cultivateurs qui, comme vous, souhaitent entrer. Mais rappelez-vous, la force déterminera votre ascension et vos avantages.
- Nous vous remercions sincèrement pour votre aide et vos conseils et tâcherons de rembourser notre dette une fois là-bas.
- Faites donc, j’espère vous y voir très bientôt jeunes gens.
Il se pencha vers Huzi et lui caressa la tête en lui souriant amicalement et en lui tendant son éventail en guise de présent de bienvenue.
Après avoir quitté les berges, Huzi fit remarquer à ses aînés que ce Maître était sage et aimable malgré qu’il semblait très puissant. Bien qu’il se mouvait avec la sensualité et la légèreté d’une femme, Anelle affirmant que sa présence lui donnait l’impression qu’il existait un véritable faussé entre leur deux cultures. Mais Enelis quant à lui ne pouvait s’empêcher de se demander en quels termes il avait entendu parler du Maître Forgeron.
Comme dans ses indications, la pagode dominait les lieux et à son pied une grande place dont des cultivateurs venus de toute part s’attroupaient dans le but d’obtenir l’opportunité de rejoindre le Clan.
Et même des bêtes spirituelles, comme une grenouille, un serpent ou encore un cerf étaient présents et se parlaient comme les humains le faisaient. En s’approchant devant les portes de la Pagode, ils aperçurent difficilement qu’un comptoir y était présent et qu’une foule au-devant attendait son tour pour s’enregistrer à l’examen. Mais au fur et à mesure qu’Anelle et Enelis s’en approchèrent, les candidats tombèrent au sol, comme s’ils s’évanouissaient à tour de rôle à leur proximité.
- Que se passe-t-il ici ! S’écria une jeune femme hautaine qui venait du centre de la cour. Quels vauriens troublent l’ordre?
Mais n’obtenant aucune réponse, elle dégaina sa hachette et la pointa sur le trio qui s’était retourné pour la regarder.
- Vous là-bas ! Dégagez le passage, laissez les puissants s’inscrire. Vous n’avez qu’à faire comme tous les autres et vous prosternez.
Anelle serra le poing et était prête à lui faire mordre la poussière quand Enelis lui posa amicalement la main sur l’épaule et lui chuchota qu’il n’était pas encore le bon moment de se faire remarquer.
Huzi, qui ressentit autant d’agacement que sa grande-sœur, s’échappa de leur attention et vint se dresser de ses courtes jambes devant l’odieuse.
- Gamine… Fit soudainement la nouvelle en perdant presque l’équilibre à son niveau. Dégage de mon chemin. Je n’aime pas battre les enfants mais je n’hésiterai pas faire un exemple.
- Méchante femme ! Vous embêtez grande-soeur et grand-frère. Allez-vous en ! Ordonna-t-elle en serrant fermement l’éventail dans sa main.
- Qu’as-tu dis gamine ! S’énerva aussitôt la combattante qui s’apprêtait à lever sa hache pour frapper.
- Allez-vous en ! S’écria précipitamment Huzi qui, dans son énervement, activa le Rugissement du Tigre Varja, une technique auditive dévastatrice qui envoyait des ondes sonores extrêmement condensées, tel un geyser sous haute pression.
La femme disparue de la place en un instant, tandis qu’on pouvait suivre les traces de terre qui formaient une parfaite ligne droite en direction d’un bâtiment à plus de 200 mètres de là. Sous le regard ahurit des bêtes spirituelles qui vinrent toutes trois s’incliner devant la jeune fille et les candidats de tout horizon qui semblaient jouer des castagnettes avec leur corps, le silence s’installa en un instant au milieu de cette grande cour.
- Viens-là, Huzi. Dit gentiment Anelle qui lui faisait signe de la main.
- Jeune fille, dit une autre voix qui venait d’apparaître à ses côtés, quel est votre niveau ?
En un éclair, un Maître était apparu à ses côtés. Il tenait dans sa main droite un fourreau boisé et portait une cape noire par-dessus sa toge sur laquelle on pouvait lire le signe distinctif du Clan Huang. La culture de cet individu était insondable et son flux d’énergie spirituelle était bien plus important que tous les autres maîtres aux alentours.
- Je suis niveau deux. Balbutia la cadette intimidée.
- Un Tigre Démérité de niveau deux, capable de se mouvoir librement dans le royaume des hommes, c’est une première. Dit-il calmement sans ne laisser paraître aucune animosité.
- Je suis désolée. Répondit Huzi. La méchante femme a dit des vilaines choses à ma grande-soeur et à mon grand-frère.
Le Maître releva les yeux en direction d’Anelle et d’Enelis puis répondit a son interlocutrice qu’elle avait bien fait de réagir. De plus, il la complimenta sur le joli éventail rose qu’elle tenait fermement.
- C’est un gentil monsieur qui me l’a offert sur le lac. Affirma-t-elle de sa douce voix.
- Un gentil monsieur sur le lac ? Je vois. Est-ce que ta famille et toi êtes venus pour participer à l’examen d’entrée du Clan ?
- Oui monsieur. Papa m’a dit que les gens d’ici sont respectueux envers nous.
- Ton papa ? Où est-il ?
- Il ne viendra pas. Fit soudainement irruption Anelle en saluant respectueusement le Maître.
L’inconnu la regarda, discernant que ces propos cherchaient en fait à protéger la cadette. Il se releva et proposa au petit groupe de soustraire la jeune fille à l’examen d’inscription, considérant qu’elle était bien supérieure à tous les gens ici présents, malgré que les jumeaux devraient quant à eux concourir.
- C’est entendu. Cela vaut mieux pour Huzi, accepta unilatéralement Anelle devant Enelis et l’intéressée.
- Serons-nous séparés si nous passons tout deux l’examen d’entrée ? Questionna Enelis qui s’interrogeait sur la mixité du Clan.
- Les premières années du Clan sont régies par un système de points. Votre force et votre détermination vous permettra à tous d’accumuler des points. Ces derniers peuvent être dépensés en ressources de cultivation, en armes et matériel ou en avantage et service. Si vous souhaitez résidez au même endroit ou proche, vous devrez en accumulez suffisamment. Vous pourrez aussi fusionner vos gains si cela vous arrange. Mais les élèves des premières années se battent continuellement avec les nouveaux arrivant. Alors gardez en tête que les points valent mieux à être utilisés pour des ressources pour votre culture que de se rapprocher et de finir éjecté par faute d’impuissance. Conseillait le Maître.
Ils finalisèrent l’inscription, quand ils entendirent peu après l’odieuse femme revenir vers eux, laissant grincer sa hache sur le sol avec l’intention de se venger.
- Jeune fille, fit le Maître qui observait la scène. Tu devrais prendre ta forme originelle. Personne n’osera t’embêter ni t’es proches. Et je serai là pour toi en cas de besoin à l’avenir.
- Votre dévouement est apprécié, s’inclinèrent le jeune homme et la jeune femme. Pouvons nous connaître votre nom, Maître ?
- Je suis Maître Bo Yi. Je suis en charge des Bêtes Spirituelles du Clan.
Ils se présentèrent en retour et le saluèrent respectueusement, tandis que le spectacle continuait dans la cour et que la guerrière se retrouvait une nouvelle fois nez-à-nez avec Huzi qui, sans lui laisser la chance de s’exprimer, reprit sa forme de Tigresse sous les yeux ahuris de toute la voie publique.
- Un… Un… Un… Un… Tigre ! S’offusqua l’oppresseur qui lâcha sa hache aussitôt et se prosterna face contre terre en suppliant qu’on l’épargne.
- Comment pensez-vous vous vous faire pardonner ? Demanda amusée Huzi qui avait bien compris la situation de force dans laquelle elle était.
- Tenez, tenez. Voici mes Pierres spirituelles. Prenez les toutes. Pardonnez-moi. Pardonnez-moi.
- Excusez-vous auprès de grande-soeur et grand-frère et je passerai l’éponge pour cette fois.
Elle se leva en une fraction de seconde, s’agenouilla de plus bel devant les jumeaux en leur tendant son sac de monnaies, et disparue aussitôt aussi vite qu’elle était apparue.
- Sur ce fâcheux incident, j’espère que vous réussirez l’examen jeunes gens. Bon courage.
- Merci Maître.
- Ne t’en fais pas Huzi, reprit Anelle enlaçant la cadette, nous serons bientôt réunis à nouveau. Devient forte jusqu’à ce qu’on se revoie. Promis ?
- Promis grande-soeur ! Promis grand-frère ! Salua-t-elle les larmes aux yeux.
Lan Caihe
L’Académie Des Huang
Les candidats furent amenés sur une grande cour pavée, et de chaque côté des cultivateurs se tenaient là pour candidater à l’Académie Huang ou pour en protéger leur actuelle insertion. Au milieu se tenait un gigantesque tambour. Des gardes situés aux quatre coins de la place se présentèrent comme les protecteurs de l’examen et expliquèrent pouvoir utiliser la force contre tout avenant au règlement.
Au centre, devant l’instrument, un Maître vêtu d’une toge avec l’insigne du Clan Huang salua la foule et expliqua consciencieusement le déroulement des deux tests à venir. Ces derniers sont en place chaque jour pour tout nouveau candidat souhaitant s’inscrire à l’Académie Huang et à tout ancien élève de la Cour Extérieure souhaitant ainsi concourir pour garder sa place en son sein.
- Écoutez bien car je ne me répèterai pas. Notre Clan Huang valorise la force et le renforcement du corps. Votre Don inné n’est qu’un outil et non une finalité. Nous formons des guerriers puissants, capable de forger leur propre corps afin que l’individu devienne indestructible. Aujourd’hui et comme tous les jours de votre présence au sein de l’Académie Huang, vous devrez prouver votre motivation. Les élèves qui se trouvent derrière moi sont des élèves de l’Académie de la Cour Extérieure Ils se confrontent jours et nuit à devoir maintenir leur droit de rester au sein de l’Académie face aux candidats étrangers que vous êtes aujourd’hui. Même au sein de la Cour Extérieure, les élèves doivent se démarquer lors de compétition pour atteindre la Cour Intérieure, considérée comme les quartiers d’élites de l’Académie. Pour ceux qui l’ignore, le tambour qui se tient derrière moi s’appelle Zhenli Gu. Tour à tour, vous lui ferez face et le frapperez une seule fois, de toutes vos forces. Votre frappe créera une vibration qui poussera des pierres spirituelles de l’autre côté de cet artefact. La quantité de pierres qui en sort correspondra à la puissance de votre force actuelle. Avez-vous des questions ?
- Mes respects au Maître, fit un candidat. Je suis Bi-chen au stade de la Formation du Noyau et ma force physique n’est probablement pas celle d’un cultiste au stade de l’Âme Naissante. Devrons-nous concourir contre ces personnes ?
- Bonne remarque. Les quartiers extérieurs de l’Académie disposent de différents status en fonction du stade de culture des élèves. Il est évident que vous vous battrez pour atteindre les quartiers au stade de la Formation du Noyau. Si toutefois vous atteignez le stade de l’Âme Naissante à l’Académie, vous devrez vous battre à nouveau pour prétendre rester dans les quartiers extérieurs correspondant. Est-ce clair ?
Ne voyant pas d’autres questionnements, le Maître tend alors son bras droit pour pointer un bâtiment se trouvant proche de la place.
- Lorsque vous aurez fini le test du tambour, vous vous dirigerez vers ce bâtiment. En plus de votre votre force physique, nous mesurerons votre renforcement. C’est-à-dire votre capacité à lutter contre votre propre don. Tous les élèves doivent pouvoir justifier que le renforcement du corps est plus important que le renforcement de leur Don inné afin de correspondre à la voie des Huang. Ainsi tour à tour, vous entrerez dans une salle close au milieu de laquelle se trouve l’artefact ancien du nom de Mingjing, le Miroir de Clarté, qui renverra au cultiste une vague d’énergie spirituelle équivalente au stade de cultivation du don. Pour vous, Bi-chen, la puissance de la vague commencera au stade de la Formation du Noyau. Plus le candidat restera longtemps en présence de cette pression, plus elle s’intensifiera à des paliers de cultivation supérieur. Plus l’élève y résistera longtemps, plus l’énergie dégagée remplira les cristaux à l’extérieur. Ces cristaux correspondront à votre niveau de renforcement globale et donc à vos points d’entrée. Ces derniers s’ajouteront aux pierres spirituelles précédemment obtenues. Des questions ?
- Mes respects au Maître. Je suis Anaki, au stade de la Formation du Noyau. Quelle valeur de pierre spirituelle vaut le remplissage de chaque cristal ?
- Très bonne question. Remplir un cristal n’est pas chose aisée. Cela demande d’avoir un renforcement important. Ce Miroir de Clarté est un artefact ancien qui dégage beaucoup d’énergie. Si le corps est suffisamment renforcé, alors l’énergie se dissipe à l’extérieur du cultivateur et remplie les cristaux comme une jauge. Mais le renforcement étant l’un des exercices de cultivation les plus difficiles, chaque cristal correspond à 1000 pierres spirituelles inférieures.
- Mes respects au Maître. Je suis Guang Xi, au stade de la Formation du Noyau. En quoi le renforcement prévaut-il sur la force brute ?
- La force vous permet de frapper votre adversaire ou d’encaisser des coups physiques. Mais vos ennemis ne seront pas tous des combattants à main nus. Que ce soit des attaques élémentaires ou d’armes, votre corps n’est pas bâti pour les encaisser. Si j’invoque une technique de feu, votre corps finira par brûler ou fondre. Mais si vous avez pris soin de vous renforcer, le feu ne vous fera aucune égratignure. Mon attaque spirituelle devra alors être plus puissante pour vous atteindre. Il en va de même pour le tranchant des armes ou leur capacité à perforer. Un renforcement adéquat peut même parer une flèche d’acier.
- Je comprends Maître. Je vous remercie d’avoir répondu à mon ignorance.
- Mes respects au Maître, je me nomme Anelle, je suis au stade de l’Âme Naissante. Vous avez dit plus tôt que les élèves de la Cour Extérieure de l’Académie devra défendre leur droit de rester, face aux candidats étrangers. Qu’en est-il des élèves de la Cour Intérieure ?
« Cette jeune fille est-elle vraiment à ce stade de cultivation ? » Songea le Maître qui avait beau la regarder avec ses techniques d’analyses, il n’en décernait aucune irrégularité.
- Vous n’avez pas à vous en inquiéter aujourd’hui, reprit le Maître, la Cour Intérieure regroupe les personnes les plus puissantes du Clan, ils sont des élèves parmi les plus doués et les plus forts. Commencez déjà par vous faire une place dans la cour extérieure avant de vous intéresser à ceux qui ont prouvé leur valeur depuis des années.
- Mes excuses. Salua-t-elle en s’inclinant et gardant le silence.
- Puisque personne d’autre n’a de questions. Que le premier candidat s’avance pour le test du Tambour.
- Juchin, stade de la Formation du Noyau…
Les candidats et élèves passèrent à tour de rôle, frappant le tambour pour en récupérer leur dû et en compter leur valeur.
Plus haut dans l’Académie, les quartiers supérieurs dédiés aux plus puissants élèves de l’Académie Huang, aussi appelée Cour Intérieure de l’Académie, permettait d’observer les nouveaux venus en contre bas.
Bien que cet événement soit quotidien, cette fois-ci l’un des cultistes d’élites était présent sur la terrasse à regarder ce qu’il se passait sur la place principale. Un camarade s’approcha de lui à pas de loups puis lui adressa la parole avec désinvolture et moquerie :
- Où sont les cadets qui t’ont donné envie de me contredire plus tôt ? Toi qui d’habitude n’éprouve aucune admiration pour personne, tes propos m’intriguent Lan !
- Ne viens pas m’ennuyer Beli. Ta médisance envers tes adversaires aura raison de ton air hautain un jour ou l’autre.
- Je suis simplement curieux. D’abord donner ton éventail à fleur, l’un de tes préférés, et maintenant t’intéresser à des garnements qui ne savent pas ce qu’est la force brute ? Serais-tu en train de devenir plus femme qu’homme ?
- Qu’as-tu contre les femmes Beli ? Fit une voix féminine derrière eux. Tu veux mon pied entre les jambes ?
- Oh, toute la gente féminine rapplique à ce que je vois ! S’amusa Beli.
- Bonjour Ying. Il est rare de te voir te promener sur la terrasse. Reprit Lan Caihe qui la salua d’un simple regard.
- Tiens donc ? Il me semblait pourtant que la seule personne à ne jamais pointer le bout de son nez dehors, ce soit plutôt toi.
- Peut-être devrais-je laisser les amoureux se chamailler ? Quand même Lan, comment de jeunes gens comme eux peuvent-ils t’intriguer à ce point ?
- De quoi parle Beli, Lan ?
- Figure-toi que Lan a fait la rencontre d’un trio au port, sur le lac. Il a donné son éventail rose à fleur à une gamine et semble s’être pris d’intérêt pour les deux autres. Un jeune homme et une jeune femme.
- Tu plaisantes Beli ? Depuis quand Lan Caihe s’intéresse-t-il aux misérables ?
Mais cette dernière remarque le sortit de son calme et son regard se posa vers sa consœur avec une intention si meurtrière qu’elle s’excusa aussitôt pour ses propos déplacés.
- Allons allons, détends toi Lan. Elle ne voulait pas te provoquer. On sait bien que la misère a pondu Lan Caihe, ah ! Le taquina Beli qui s’en fuyait après quoi pour en éviter sa colère.
- Satané Beli. Soupira Lan qui s’affaissa sur le rebord de la terrasse pour observer les deux cadets.
Plus tard, tandis que Ying et Beli se pavanaient dans les hauts quartiers à raconter à qui voulait bien l’entendre que Lan Caihe avait trouvé un intérêt nouveau pour des candidats de la Cour Extérieure, ils croisèrent subitement Maître Bo Yi qui avait entendu leurs dires.
- Beli, Ying, où se trouve Lan ?
- Respect au Maître ! Saluèrent à tour de rôle les deux élèves.
- Il est sur la terrasse sud de l’arène. Il regarde les examens extérieurs. Répondit Ying.
- Merci. Fit le Maître en s’éclipsant aussitôt.
- Allons voir ça ! Je me demande ce que Bo Yi lui veut ! Il a peut-être fait quelque chose de particulier ! S’amusa de plus bel Beli qui partit aussitôt retrouver son confrère.
Peu après, le maître des Bêtes Spirituelles s’approcha de l’androgyne en le saluant comme son égal.
- Vous l’avez trouvé ? Questionna subitement Lan en voyant Bo Yi s’approcher.
- C’était donc vrai. Vous lui avez donné.
- « De quoi parlent-ils ? » Chuchotait Ying aux côtés de Beli.
- Cette gamine, vous l’avez vu aussi. Vous savez à quel point elle est spéciale. Reprit Lan.
- Oui, vous avez raison. Même au niveau 2, sa puissance est bien supérieure aux autres Bêtes Spirituelles.
- Il n’y a pas que cela. Son énergie était instable. Comme si elle avait vécu un traumatisme dernièrement. Je crains que Liuzi en soi la raison.
- Maître Liuzi ?
- Je voulais dire que c’était sûrement son père. Et qu’il lui est arrivé quelque chose. Reprit Lan.
- Comment en avez-vous déduit une telle chose ?
- Les deux jeunes avec elle. Ils ne subissent aucun contrecoup de la présence d’un Tigre Démérité. Même moi, j’ai dû concentrer mon flux d’énergie pour me maintenir au-dessus de l’eau. Mais eux deux, ils semblaient totalement immunisés.
- Ces deux jeunes gens… Je les ai rencontrés plus tôt. La demoiselle semblait vraiment apprécier la jeune tigre, et réciproquement. Confirma Bo Yi. De plus elle a parlé de son père avant que l’humaine ne s’interpose.
- La seule raison pour que ces deux-là soient capables de gérer cette pression est qu’ils se soient habitués naturellement à une bien plus forte encore.
- Et vous pensez donc à Liuzi. Ça reste logique. En déduit Bo Yi qui observait Lan sortir un autre éventail de sa tenue et de s’aérer le visage avec.
- Lan a donné son éventail à un Tigre Démérité ? Il y a un Tigre Démérité au sein du Clan ? S’étonnait Beli qui comprenait mieux l’intérêt soudain de son aîné pour des candidats extérieurs.
- Je vais étudier la question avec le patriarche. S’il s’avère que le père de cette tigre est bien Liuzi, alors nous devrons faire le nécessaire pour lui prodiguer la meilleure cultivation possible. Affirma Bo Yi qui salua respectueuse Lan Caihe avant de s’en aller.
À petits pas, Beli et Ying se rapprochèrent de l’homme vêtu de rose et s’exclamèrent subitement de leur surprise pour ces incroyables cachotteries.
- Est-ce vrai, Lan, que ces jeunes peuvent se mouvoir librement auprès d’un Tigre Démérité?
- Et qui est ce Liuzi dont vous parliez tous les deux plus tôt ? Questionna l’autre.
- Maître Liuzi… C’était un Tigre Démérité rebel qui avait fait grandir le Clan Huang pendant des décennies. Sa force brute dépassait l’entendement et même les royaumes voisins n’osaient s’en prendre aux Huang avec ce genre de fou… La race spirituelle Démérité lui donnait la capacité de se mêler au monde des humains malgré son envergure et sa force titanesque. Mais il quitta le Clan il y a longtemps de cela et ne revint jamais. Je pense comprendre pourquoi dorénavant.
- Pour son enfant ? Demanda Ying.
- Un enfant capable de prendre forme humaine. Peut-être était-il lui aussi revenu comme cela sans que personne ne le sache. Songea Lan qui regardait le ciel en se demandant ce qu’il était devenu.
Tandis que Lan Caihe rêvassait à ses années passées, admirant le plus grand tigre qui lui ait été donné de côtoyer, la foule commençait à faire un bruit étonnant en contrebas, comme si quelque chose était en train de se passer aux différents tests de l’académie.
- Cette jeune femme, désigna Ying, elle a battu les records de la Cour Extérieure au Tambour !
- Comment ! Elle en a fait sortir combien ? Je ne vois pas d’ici ! S’offusqua Beli qui voulait se rapprocher. Il sauta sur la rambarde, prêt à bondir vers l’avant, quand il sentit la grippe de Lan lui tenir le col en l’incitant silencieusement à se calmer.
Dans le même temps d’autres élèves de la Cour Intérieure qui avaient entendu les ragots des deux autres, se réunirent sur la terrasse pour observer la présence de l’aîné et d’apprécier l’événement en contre bas.
- Ming, ce n’est pas ton record qui vient d’être explosé au Tambour d’ailleurs ? Se moqua Ying en riant aux éclats.
- Cette gamine, elle ne paie rien pour attendre.
- Beli, questionna Lan, combien de cristaux avais tu activé jadis ?
- 5 cristaux sur les 10 présents.
- Et toi Ying ?
- 6 cristaux.
- Et…
- 3 cristaux, Lan. Anticipa Ming.
- Et toi, Lan ? Demanda la femme.
- Seulement un. J’étais sans doute le plus faible candidat d’entre tous.
- Le plus faible devint le plus fort. Le plus fort devint le plus faible. Tel est le récit de Lan Caihe. Conta Beli qui salua respectueusement son aîné avant de reprendre ses moqueries envers Ming.
Les candidats passèrent tour à tour et Enelis ne se démarqua guère des autres au premier test, ne récupérant que quelques dizaines de pierres spirituelles. Même l’aîné tout en haut de l’académie s’en étonna. S’était-il trompé au sujet de celui-ci, songea-t-il en observant Anelle qui semblait sûre d’elle. Mais au moment d’entrer dans la salle au Miroir Mingjing, Enelis s’asseya devant l’artefact qui allait lui renvoyer la puissance d’un marteau spirituel avec lequel il avait appris à grandir pendant des années.
La puissance de l’onde fit trembler la structure autour de lui tandis que le jeune homme voyait là l’opportunité inespérée d’utiliser une source d’énergie tierce pour forger des objets plus résistants et puissants encore. Il invoqua ses clones spirituels aux divers copies de Dons et se mit à concevoir de nouvelles techniques, considérant que forger un marteau dont l’une des extrémités pouvait être tranchante lui servirait plus tard comme arme personnelle, à l’instar du marteau du Géant qu’ils avaient rencontré à la cité d’Aléa.
Les minutes passèrent et des coups de marteaux de plus en plus forts et audibles émettaient des ondes de choc qui traversèrent les murs et repoussèrent les élèves aux alentours.
Au bout du 5ème cristal remplit, Enelis se sentit confiant quant à l’utilisation qu’il avait faite de cet examen et sortit de lui-même de la salle satisfait. Il regarda Anelle sourire aux lèvres et lui suggéra d’en tirer profit.
Cette dernière subit une pression primordiale, à hauteur de son propre Don de Perception à la lueur doré, ce qui la fit tomber dans une illusion profonde. Elle y revit son père, sa famille et son enfance, avant que sa vie ne changea et que les gens ne se meirent à la considérer comme dangereuse.
À l’extérieure de la salle, le premier cristal stagnait à mi-hauteur, comme si le niveau attendait une mise au point pour le remplir ou le vider.
« Ma chère Anelle, ma fille chérie. Je te remercie d’avoir protégé ton royaume toutes ces années » entendait-elle de la bouche de son père tandis que du sang lui coulait des lèvres jusqu’au cou. S’en éloignant, elle remarqua tenir l’épée qui lui transperçait le cœur. « Pourquoi n’as-tu pas continué à sauver ton jeune frère ? Ta mère ? Ton père ? Ton royaume ? » continua le roi de Plema tandis que le cœur battant sortit de la poitrine du vieil homme et de fissura. « Tu ne mérites pas ce royaume, ni cette vie. »
Et tandis que l’illusion la plongeait dans la noirceur de sa culpabilité, une lueur apparue à ses côtés.
« Tu m’as sauvé, tu l’as sauvé, tu nous as sauvé, tu les sauveras » fit la voix d’Enelis résonnant comme une cloche au tintement joyeux, et sa main chaleureuse et brillante vint se poser sur son épaule, sa délicatesse et sa chaleur enveloppa sa jumelle d’un voile protecteur et à sa gauche apparu Sina, puis Xiao Xi, puis Huzi, puis Aki et tous ceux qui ont investi leur espoir en elle. Anelle comprit alors que sa force résidait dans ceux qui partageaient le même espoir, et non les erreurs passées des craintes et des incompréhensions. Elle brisa alors l’illusion et se concentra sur la méditation de son âme pour développer à son tour une technique spirituelle basée sur cette expérience. Quand elle sortit de la salle, Enelis était là, n’attendant qu’elle, se souvenant qu’il avait promis de la protéger coûte que coûte. Elle n’obtenu que 4 cristaux d’énergie mais en ressortit grandie et persévérante.
Mingjing – Miroir de Clarté
Fortune Déchue
Lorsqu’ils eurent tous fini de passer les tests d’inscription à l’Académie, les montants des pierres spirituelles fut décomptés et comparés aux élèves déjà présents dans l’institut. Avec respectivement 8250 pierres spirituelles de qualité inférieure pour Anelle et 7430 pierres spirituelles de qualité inférieures pour Enelis, ils se placèrent tous deux en tête des classements pour l’Âme Naissante. Bien que c’était là la règle de l’épreuve de force des Huang, les deux jumeaux comprirent que leur place au sein de l’académie créèrent de la jalousie et du mépris envers ceux qu’ils venaient de remplacer, et qu’il deviendrait dangereux d’y être expulsé ultérieurement et d’affronter les griefs des anciens élèves.
À l’intérieur de la Cour Extérieure de l’Académie, le Maître qui avait été en charge de l’ensemble de l’examen expliqua les différents lieux et services dont disposeront les élèves dans leurs quartiers :
- Que vous soyez cultivateurs au stade de la Mer de Conscience ou de rang supérieur, vous serez tous amenés chaque jour à lutter pour votre mérite. Les examens d’entrés pour les nouveaux candidats sont ouverts quotidiennement. Plus vous endurerez les difficultés, plus vous serez apte à développer votre force. Alors ne vous relâchez pas.
- À vos ordres, Maître ! S’écrièrent quelques nouveaux élèves.
- Vous avez tous obtenus une certaine quantité de pierres spirituelles de qualité inférieure. Vous pouvez vous rendre dans le salon de Maître Wuang afin d’échanger ces pierres contre des produits ou services propres au développement de votre culture. Si vous vous faites expulser de l’Académie, sachez que l’ensemble des pierres vous seront confisquées. De plus, vous êtes libres de vous déplacer dans l’enceinte de l’Académie, dans le périmètre de la Cour Extérieure. Toutes personnes qui oseraient en sortir sans en être autorisée se verra renvoyer sur le champ. Enfin, il est interdit de s’affronter entre élèves. Si vous souhaitez combattre et engager des paris sur vos adversaires, cela se fera à l’arène.
- Maître, s’imposa de nouveau Anelle respectueusement. À présent que nous sommes officiellement des élèves de l’Académie, comment faisons-nous pour atteindre la Cour Intérieure ?
- Encore vous… Puisque vous insistez. Chaque mois est organisé un tournoi. Les 5 élèves ayant réussis le moins d’exploit dans la Cour Intérieure se verront affronter l’ensemble des élèves de la Cour Extérieure qui le souhaitent. Les gagnants de la Cour Extérieure se verront attribuer leur place dans la Cour Intérieure, mais les perdants se verront quant à eux expulsés. Même si la Cour Intérieure dispose de nombreuses ressources pour la cultivation, il n’est pas chose aisée de s’y hisser. Réfléchissez-y tous bien avant de vous en prendre à meilleur que vous.
Bien qu’ils s’inquiétèrent tous subitement de ne pas être à la hauteur face à des élèves disposants d’aides importantes à des niveaux plus élevés, l’un d’eux demanda s’ils seraient aidés par des Maîtres durant leur séjour dans la Cour Extérieure.
- Maître Wuang propose des services contre des pierres spirituelles. Certains de ces services pourraient répondre à votre attente, et justifier l’aide de Maître. Si vous n’avez pas assez de pierres, vous pouvez remettre votre titre d’élève en jeu à chaque examen de candidatures afin d’amasser davantage de pierres spirituelles face au Tambour Zhenli Gu et au Miroir de Clarté Mingjing. Mais rappelez-vous que si vous disposez moins de pierres spirituelles à terme de l’examen qu’un nouveau candidat, vous serez considéré comme disqualifier. Votre décompte ne dépendra pas de vos économies mais des ressources obtenus à ce moment là. Toutefois, ce n’est que l’un des deux moyens d’obtenir des ressources. Le second est dans l’arène. Confrontez-vous aux autres et mettez en jeu vos ressources pour tirer profit de l’expérience et des gains potentiels.
- Peut-on refuser l’affrontement d’un tiers s’il nous met au défi de le combattre, Maître ? Demanda une autre élève.
- Vous pouvez refuser les affrontements. Mais 100 pierres spirituelles vous seront alors confisquer par l’Académie. Et vous ne pouvez pas être mis au défit plus d’une fois par jour. L’élève qui vous mettra au défit n’emportera aucun bénéfice à votre refus et ne pourra mettre personne d’autre au défit pendant la journée. L’Académie Huang reste un lieu de cultivation et d’apprentissage. Le respect prime avant tout. Il est également possible de se défier en groupe. À présent je vous invite à aller voir Maître Wuang dans son échoppe et de vous familiariser avec les ressources qui vous sont mises à disposition.
Le Maître disparu aussitôt avoir rempli son rôle, laissant le groupe d’élèves inquiet et perdu. Nul ne savait où se trouvaient leur quartier respectif, comme s’ils avaient été du bétail lâché au milieu de la bassecour. Les élèves déjà présents dans l’Académie semblaient tous désireux d’obtenir les ressources des nouveaux, avec pour la plupart des intentions hostiles qu’Anelle et Enelis arrivaient à percevoir. C’était là un environnement bien plus anarchique qu’il n’y paraissait.
Le groupuscule se dirigea d’abord à l’intérieur de l’échoppe où Maître Wuang, un petit homme enrobé les attendait déjà, souriant et enthousiaste.
- Bienvenue ! Approchez ! Approchez ! S’écriait-il enjoué.
Il tourna autour des élèves comme pour les jauger puis s’asseyait à son comptoir en leur demandant de déposer leur bourse de pierres spirituelles sur une balance. Lorsque le premier s’avança pour le faire, celle-ci fit mécaniquement bouger l’affichage qui se trouvait au mur, dans le dos du propriétaire. Il expliqua alors que le poids des pierres permettait d’afficher l’ensemble des biens et services qui correspondait à ce moment. Plus le poids des pierres serait important, plus l’affichage serait complet, et inversement avec peu de pierres. Il ajouta que chaque bien ou service obtenu serait concilier précisément en date, en heur et en identité dans son registre et qu’un seul achat par jour serait autorisé par individu.
Il fit avancer tour à tour les élèves pour en mesurer leurs poids. Il savait à vue de nez la quantité de pierres correspondantes au poids affiché. 3000, 4000, 5000, des montants assez légers pour la plupart mais quand vinrent le tour d’Enelis, il observa déjà que l’assurance du jeune homme ne correspondait pas au stade de culture qu’il prétendait être. Sa bourse quant à elle était supérieure à 7000 pierres, ce qui, même pour une Âme Naissante relevait d’une importance rare. Le Maître Forgeron observa minutieusement l’ensemble des biens et services qui lui était proposé et réfléchit à l’intérêt d’en obtenir déjà un. Il questionna le vendeur pour savoir s’il lui était possible de connaître le reste des biens ou services qui n’étaient pas affichés devant lui aujourd’hui.
- Vous ne pouvez pas. Seuls s’afficheront les résultats correspondant à votre richesse. Si vous voulez connaître les autres avantages, vous devrez revenir avec une bourse plus conséquente jeune homme.
Il regarda alors sa jumelle et fit un signe négatif de la tête pour lui signifier qu’il n’y avait rien d’intéressant à ce stade. Quand ce fut son tour à elle, elle salua le propriétaire en s’inclinant et se refusa à faire peser ses pierres. Elle se retourna aussitôt et rejoignit son acolyte à l’extérieur de l’échoppe.
- Je crois que Liuzi nous a conseillé cet endroit, non pour nous protéger nous, mais pour protéger Huzi. Dit Enelis à voix basse.
- C’est évident. Huzi est maintenant protégée par le Clan. C’est une bonne chose pour elle. Quant à nous, il semble que nous allions devoir prouver notre valeur et nous hisser jusque là-haut. Répondit Anelle en pointant du doigt les hauteurs de la Cour Intérieure.
- Les biens de cette échoppe sont tape à l’œil mais n’ont aucune véritable valeur de cultivation. Proposer des pilules de soin, de repos et d’autres du genre n’auront aucun effet sur notre cultivation.
- N’oublie pas que nous sommes ici en tant qu’Âme Naissante. Il sera évidemment difficile d’obtenir des ressources à la hauteur de notre niveau. Alors peut-être devrions-nous tenter quelque chose.
- Tu penses à ce que je pense Anelle ?
- Je crois que oui. La salle du Miroir de Clarté est le seul atout dont nous avons vraiment besoin aujourd’hui.
- Je suis d’accord. Obtenir une telle pression spirituelle sans n’avoir à fournir aucune ressource est vraiment une opportunité rare. Je peux forger autant que je le souhaite sans avoir à y insuffler ma propre énergie. Ajouta le garçon.
- Et moi je peux développer mon sens de la Perception et manifester de nouvelles capacités qui se complètent.
- De plus, les cristaux de cette salle renferment plus de valeur en pierres spirituelles que le Tambour. Le regard de Maître Wuang s’est illuminé avec ma propre bourse, comme si cela correspondait déjà à un poids satisfaisant. Si nous profitons de cet artefact pour nous développer et assurer notre place dans l’Académie, alors nous pourrons aussi nous préparer à affronter les élèves de la Cour Intérieure à la fin du mois. Qu’en penses-tu ?
Anelle regardait son jumeaux qui avait des étoiles dans les yeux tant leur situation semblait tourner à leur avantage. Les pierres spirituelles ne devenant plus qu’un prétexte pour justifier de se présenter volontairement au examens d’entrés quotidien et de profiter d’une source d’énergie tierce qui ne saurait élever les soupçons. Le plan semblait parfait jusqu’à ce que l’ensemble des opportunités aient été utilisées et qu’ils puissent prétendre à se hisser au sommet du Clan.
En cherchant leur quartier, ils s’aperçurent que la hiérarchie existait aussi au sein de la Cour Extérieure, où les Âmes Naissantes étaient considérées comme supérieurs aux stades inférieurs, et où il était de coutume que les stades de cultivations inférieurs s’écarte du chemin. Mais cherchant encore leur habitat, Anelle et Enelis ne savaient comment différencier les uns des autres, à l’exception de leur capacité de perception. Devant eux surgit un groupe de quatre individus dont le premier, tenant la tête du nombre, se tenait devant les nouveaux venus avec un air de dédain.
- Poussez-vous de là, vous me gâcher la vue ! Déclara-t-il avec mépris.
- Vous avez entendu le boss, dégagez le passage, ou vous aurez à faire à lui. Renchérit un autre.
- Vous êtes sourds ? S’impatienta un troisième qui jouait des mécaniques et s’avança pour les confronter.
- Calme-toi, fit le chef en lui posant une main sur la poitrine pour le retenir. Tu vois bien qu’ils ne savent pas où sont leur place. Vous deux, si vous ne voulez pas finir par terre à mordre la poussière, donnez nous votre bourse de pierres.
- Allez, donnez-les et on vous épargnera. Ordonna le quatrième.
Enelis hocha les épaules en regardant Anelle qui s’étonnait de cette situation.
- Eh oh ! On se réveille, envoyez vos bourses si vous voulez rester en un seul morceau ! Ordonna de plus bel le chef du groupuscule.
- Il est interdit de se battre hors de l’arène. Répondit calmement Anelle.
- Tu… tu… tu veux te battre fillette ? S’offusqua le deuxième de la réponse insensible de l’auditrice.
- Je parie mes 8250 pierres spirituelles contre toutes les vôtres, en 2 vs 4. Ajouta-t-elle alors avec un léger sourire.
- 8000… Elle a plus de 8000 pierres boss. Chuchota le 4ème étonné.
- Et alors ? Ce ne sont que des cadets. Ils ne savent pas qui dirigent ici. Vous voulez vous battre ? Très bien, allons nous battre. J’accepte le défi.
Enelis laissa tomber sa tête dans sa main devant le groupe et balança celle-ci dans un sens et dans l’autre, pensant que l’ignorance était véritablement le pire défaut d’une vie.
Ils se rendirent tous les 6 jusqu’à l’arène, subissant les moqueries des trois acolytes du chef, qui se pavanait dans les rues de la Cour Extérieure.
- Les gars, venez voir ! Premier jour de nouveaux élèves et déjà prêt à combattre le groupe de Jeri. Dépêchez vous ! S’écria un élève qui entra dans l’échoppe de Wuang pour alerter tout le monde de l’événement.
- Allons-y ! Jeri s’en prend aux nouveaux !
- Désolé Maître, fit un autre en reprenant sa bourse de pierres spirituelles, je reviendrais plus tard !
Toute la Cour Extérieure se dépêcha de rejoindre l’arène où se tenaient déjà Enelis et Anelle face aux quatre opposants. Sur une table à l’extérieure, l’on pouvait voir la bourse de la jeune femme ainsi que les 4 autres maigres bourses. Celle d’Enelis n’ayant pas été mis en cause, ce dernier ne l’a pas parié.
La foule fit soudainement silence et Maître Wuang, qui avait rejoint les gradins également, se tenait à la balustrade pour observer ce spectacle. Un énième jeune homme approcha du centre de l’arène et se présenta aux opposants :
- Je suis Jin, cultivateur au stade de l’Âme Naissante. Je serai garant des bonnes conduites de l’affrontement. Il est interdit d’assainir un coup létal à son adversaire. Vous êtes libres d’utiliser vos propres techniques de combat jusqu’à ce que l’adversaire ne puisse plus se relever ou déclare forfait. Est-ce que vous acceptez ces conditions ?
- Nous l’acceptons. Répondirent Enelis et Anelle.
- Bien sûr, on fera comme tu dis Jin. Répondit le Jeri comme si ce n’était qu’un détail.
- Dans ce cas, commencez !
Enelis recula de quelques pas, sachant que ce combat était suffisamment déséquilibré pour que son intervention n’ait aucun intérêt. Il s’asseya à l’arrière, dans une position de méditation et se concentra sur le développement de son âme au stade de la Mer de Conscience. Anelle quant à elle regardait patiemment ses adversaires la provoquer, comme s’ils n’avaient pas l’intention d’attaquer. Elle s’amusa de la situation et voyant qu’Enelis méditait déjà, elle demanda à l’arbitre, sous l’attention stupéfaite des adversaires, s’il y avait une limite de temps imparti pour ce genre d’affrontement, ce à quoi on lui répondit que non.
- Bon, soupira-t-elle, vous ne vouliez pas combattre ? Vous avez peur ? Taquina-t-elle en s’échauffant les poignets.
- Allez-y les gars, montrez-lui qui on est.
Elle regarda les trois subalternes s’avancer vers elle mais d’un geste de la main, les sélectionnant tour à tour, elle leur suggéra de déclarer forfait immédiatement s’ils ne voulaient pas définitivement perdre leur chance de se cultiver. Sa mise en garde était si simplement émise mais avec une telle assurance que l’esprit combatif des adversaires en fut soudainement ébranlé.
- Vous voulez un exemple ? Demanda-t-elle au plus proche.
- Ce n’est que du bluff ! S’exclama le boss qui leur ordonna d’attaquer immédiatement.
Bien que Wuang ne décernait aucune irrégularité dans l’énergie de la demoiselle, il ressentit lui aussi un frisson lorsqu’elle les menaça plus tôt, comme si une puissante pression spirituelle était maintenue dans son corps et se diffusait à travers ses propres intentions.
Les élèves dans les gradins commencèrent à huer le groupe supérieur en nombre, comme s’ils perdaient patience de ne voir aucun des 4 garçons n’oser attaquer une femme seule. Et il n’en fallut pas plus pour Jeri pour se décider d’agir de lui-même devant ses incapables acolytes. Il s’avança vers la femme d’un pas décidé et fit apparaître une épée de sa sacoche magique. Jin qui observait la scène lui interdit de l’utiliser, mais son interlocuteur lui répondit qu’il n’avait guère interdit l’usage d’arme lorsqu’il énonça les règles.
- Approche. Dit-elle amusé.
- Tu riras moins quand je t’aurais découpé en morceau.
Mais quand il fut presque à hauteur de frapper, Anelle fit un déplacement éclair vers lui, comme elle en avait le secret au royaume de Plema, utilisant sa technique fétiche de la Frappe Éclair, puis levant sa main droite haut au-dessus de sa tête, elle lui assainit une gifle si violente que le choc résonna dans toute l’arène et que la tête de Jeri s’étala contre le sol, totalement sonné.
- Voici une démonstration. À qui le tour ? S’exprima-t-elle en s’adressant aux trois autres apeurés.
- J’abandonne.
- J’abandonne.
- J’abandonne.
La foule ria aux éclats après que le choc les ait tût pendant une fraction de seconde, se moquant que le groupe de Jeri se fasse ainsi ridiculiser par la gifle d’une femme après des semaines de dictature hiérarchique.
Jin annonça les résultats et la jeune femme, rejoint par Enelis, récupéra son dû sur le table avant de demander son chemin à l’arbitre pour trouver les quartiers des Âmes Naissantes et d’en connaître leur propre place.
Les jours passèrent et les deux élèves assidus ne se présentèrent jamais plus à l’échoppe de Maître Wuang, dont ce dernier s’inquiétait de sa baisse de notoriété tandis que les deux Âmes Naissantes qui avaient fait parler d’eux le premier jour, accumulaient une quantité de pierres spirituelles de plus en plus élevée sans ne jamais daigner les dépenser dans son échoppe. Avant que le mois ne se finisse, ce n’est pas moins que 150 000 pierres spirituelles de qualité inférieure que le duo avait réussit à accumuler jusqu’ici. Autant de ressources monétaires qui n’entraient plus dans le circuit de l’Académie, créant jusqu’à un premier déficit dans les caisses du Clan, qui n’avaient encore jamais eu à faire à une logique conservatrice.
Au dernier jour du mois, et tandis que les ressources hebdomadaires allouées à la Cour Extérieure devait apparaître le premier du mois suivant, Maître Wuang se rendit personnellement dans les quartiers des Âmes Naissantes pour quémander une audience avec les deux élèves. Leur notoriété leur avait presque attribué un titre honorifique au sein même de l’Académie, au même titre que les Maîtres du Clan ou que la notoriété des élèves de la Cour Intérieure.
- Entrez, installez-vous. Proposa Enelis aimablement en saluant respectueusement son aîné.
- Voulez-vous boire une tasse de thé ? Demanda Anelle qui servait des tasses et remplissait d’eau chaude la théière.
Wuang observa que le lit dans le fond de la pièce était intégralement recouvert de pierres spirituelles, et qu’il y avait là une véritable fortune qui prenait simplement la poussière sans aucune autre considération.
- Jeunes Maîtres, je ne vais pas y aller par 4 chemins. Dit respectueusement Wuang en déglutinant devant la richesse des deux cadets.
- Nous vous écoutons. Lui répondit Enelis qui invita Anelle à s’asseoir avant lui.
- Dès demain, la Cour Extérieure sera en difficulté financière. Le système étant basé sur la consommation des produits et services de mon échoppe, les pierres spirituelles pouvaient ainsi entrer et être remises en circulation pour les candidatures exterieures et la motivation des élèves. Mais avec vos économies ces derniers jours, c’est un important manque de flux monétaire dans les caisses et pour nos élèves.
- Nous comprenons, toutefois, vos biens ou services ne représentent aucun intérêt pour notre propre cultivation. Nous n’avons donc pas besoin de dépenser ces pierres, même si nos mérites justifient leur obtention. Expliqua Anelle.
- Je le comprends. C’est pourquoi je vous ai apporté des trésors rares de mes propres possessions, qui ne sont pas même en vente dans toute l’Académie. La situation actuelle est telle que si vos pierres spirituelles ne me reviennent pas d’ici demain, la Cour Intérieure prendra des mesures disciplinaires à notre encontre.
Anelle se leva alors et fit entrer d’un geste de la main, l’ensemble des pierres spirituelles de la chambre à l’intérieure d’une sacoche magique qui lui avait été prêté lors des examens pour transporter ses gains.
- Voici la bourse avec l’ensemble des pierres d’Enelis et de moi-même. Que nous proposez-vous ?
- J’ai bien compris que votre intérêt résidait dans la pression spirituelle du Miroir de Clarté, et qu’en ce sens aucun objet de la boutique ne pourrait justifier votre intérêt. Alors je vous ai amené une pilule parfaite de niveau 5, nommée Énergies Déchues qui permettent de doubler le renforcement spirituelle d’un cultivateur de niveau Saint. Même si vous n’êtes pas encore à ce stade de cultivation, je n’ai aucun doute que ce n’est qu’une question de temps avant que ça ne soit le cas. Cette pilule m’a été donnée en récompense jadis par le Clan.
« Ce n’est pas exactement ce que fait cette pilule. » Reprit Sena qui surgit d’entre les élèves comme si de rien n’était. Elle pouvait se mouvoir autour de la table sans que l’invité ne la voit, bien qu’il décela une sensation étrange envahir la pièce et pesée sur ses épaules.
Enelis avait sursauté en son âme intérieure inspira profondément avant de demander à l’aîné s’il pouvait continuer son discours.
- L’autre objet que je vous ai ramené est un artefact que j’ai obtenu il y a des années de cela et dont je n’en ai jamais trouvé l’utilité. Ce que je sais, c’est qu’il est recouvert de sigil incompréhensible et que son alliage semble être un matériaux résistant à bien des choses. J’ai plusieurs fois tenté de le vendre mais pour beaucoup il ne s’agit ni plus ni moins d’un vieux morceau de pierre tombale ou quelque chose du genre. Toutefois, je l’ai étudié pendant longtemps et j’ai cherché à le comprendre jusqu’au jour où je suis entré dans la Salle du Miroir Mingjing avec. Ce morceau de je ne sais quoi a réagit à cet artefact ancien et les sigils se sont révélés. Je ne sais pas ce que c’est mais je pense que c’est un objet rare. Même si je n’en ai aucune utilité, je sens que votre investissement de temps dans cette salle n’est pas anodine. Peut-être que cet objet vous serait plus utile qu’à moi ? Expliqua Wuang en tendant le morceau à ses hôtes.
- « L’univers donne naissance à toute chose. Une poussière, un monde. Le corps est aussi son propre univers. »
- Vous arrivez à le lire ! S’exclama l’aîné qui se leva brusquement de sa chaise en fixant la jeune femme du regard.
« Ne dites-vous pas « oups » dans cette situation ? » remarqua amusée Sena qui s’approcha du morceau. « Ce monsieur possède des choses précieuses. Cela ne ressemble pas à un morceau de pierre tombale, mais plutôt un morceau de dalle à l’entrée d’un temple ou quelque chose du genre. Si les sigils réagissent à un artefact ancien comme le Miroir Mingjing, c’est qu’il date de la même époque. »
- Comment pouvez-vous lire ce qui est écrit là ! Qui êtes-vous vraiment ? Je savais qu’il y avait quelque chose d’étrange chez vous.
- Calmez-vous Maître Wuang. Se leva Enelis en essayant de le calmer.
- Êtes-vous des espions ? Quelles sont vos intentions à l’encontre du Clan ! Je dois prévenir les autres.
Enelis regarda Anelle avec inquiétude. Leur situation risquait de changer d’un moment à l’autre s’ils étaient suspectées d’être des ennemis infiltrés. Une décision devait être prise, et vite, avant qu’il ne s’en aille. Anelle se mit à condenser son énergie, comme si elle s’apprêtait à assainir un coup mortel, comme elle le faisait jadis contre ses ennemis, tandis qu’Enelis perdait son calme et s’apprêtait à faire apparaître sa nouvelle arme de combat. Il se précipita aux trousses de Wuang, craignant de plus en plus devoir passer à l’acte, un acte de barbarie qu’il savait être inhumain face à un homme innocent mais inquiet.
Au moment de passé la porte, Wuang s’arrêta subitement. Devant lui se tenait un individu qui lui imposa un respect si grand qu’il se tût et se prosterna intégralement. Enelis qui le poursuivait se retrouva nez-à-nez avec un l’individu et s’inquiéta de la situation actuelle. Anelle quant à elle, venait de ranger les offrandes et s’approcha des trois individus à la porte en ne tenant plus que la sacoche de pierres spirituelles.
- Nous ne nous sommes encore jamais présentés, il me semble. Fit l’homme devant les cadets.
Invisible Manifestation de Puissance Spirituelle d’Anelle